Un samedi sur la terre

Se lever le matin, ouvrir ses volets, encore ensommeillée.
Sourire à la vue du beau temps.
Prendre son petit déjeuner tard, heureuse de profiter d'un samedi en repos.
Faire des projets pour la journée.
Quelques petites commissions : du melon et des prunes, du chèvre frais et des tomates.
Rentrer chez soi, déguster une salade et du chocolat aux amandes.
Prendre une douche chaude, s'enduire le corps de crème senteur de Pivoine.
S'envelopper de lin et de coton.
Des matières légères pour un samedi d'Août.
S'en aller guillerette découvrir la tenue d'été de sa ville.
Et puis...
Ne pas trouver de place. 
Se garer loin.
Oublier son parapluie et sa petite laine.
Essuyer ondée sur ondée.
Vivre un grand moment de solitude, abritée sous une grue.
Enfin abritée... tout est relatif...
Et se sentir nue, entourée de parapluies et de K-way.
Terminer transie de froid et... humide.
Puer le chien mouillé.
Se renfrogner et grommeler dans son coin.
Ma ville a revêtu une bien jolie tenue d'été.
Mais je ne l'ai vue que sous la pluie.
Les photos sont là, il y aura bien quelques gouttes.
Mais qu'importe.
Et puis, j'y retournerai !
Se réchauffer dans le tramway.
Retrouver le sourire alors que le soleil revient.
Me fondre parmi les touristes et jouer les badauds.
Sécher laborieusement mais sécher.
Rejoindre une amie.
Et aller au cinéma.
Un petit film sans prétention.
Une histoire d'amour pardi !!!
Papoter, papoter, papoter encore.
De ce que l'on fera l'année prochaine.
Zut, l'année prochaine, c'est dans un mois...
Il est temps d'y penser.
Monter trente-deux étages.
Là haut, dans le ciel.
Au sommet de la tour mythique de ma ville.
En haut de laquelle jamais, je n'étais montée.
S'ébahir, s'émerveiller.
Ma ville, je la connais et je l'aime. 
Mais vue d'en haut, c'est différent.
S'amuser à chercher tel ou tel quartier.
Tel ou tel bâtiment.
Clip, clap, immortaliser l'instant.
Déguster des rillettes au maquereau assise dans une coquille d'oeuf.
Se dire qu'on a de la chance.
Profiter de la ville à la tombée de la nuit puis rentrer.
S'arrêter chez Francesco et lui acheter une pizza.
La déguster devant les J.O. avec une amie.
Oh, nos tennismen ont fait fort !!!
Bravo les p'tits gars !
Puis rentrer, fenêtre ouverte, il ne pleut plus.
Guillerette comme au petit matin.
Rentrer chez soi en sentant toujours le chien mouillé.
Mais finalement le coeur léger.
Heureuse de cette drôle de journée.