jeudi 5 décembre 2013

De dormir le jour...

... et travailler la nuit.
Voilà cela fait deux mois je que je travaille de nuit.
C'est agréable, plus serein, je suis plus détendue, je crois que ça m'a permis de constater que j'étais au bord de l'implosion auparavant...
Dix ans de cancérologie, ça laisse peut-être plus de traces que je n'imaginais, il est peut-être temps pour moi de l'admettre.
Bon bref, depuis deux mois, je travaille de nuit.
Alors c'est un peu déroutant au début, mais bon on s'y fait.
Voilà en exclusivité une petite liste de petits trucs à savoir lorsque l'on bosse de nuit : 




  • Te coucher à huit heures quand les autres bossent déjà, tu kifferas.

Bien que ce soit un poil déconcertant au départ.
Surtout, ne pas oublier de bien fermer les volets... à un moment donné le jour se lève. 
Sans toi, mais il se lève, lui.

  • Trois fois par nuit (enfin...jour... si tu as bien suivi) tu te lèveras pour pisser.

Ta vessie, elle ne dort pas la journée même si toi oui. 
C'est comme ça, j'ai toujours pas réussi à l'expliquer.

  • Te lever à midi... tu kifferas beaucoup moins.
Surtout si justement tu t'es couchée à huit heures...

Ben oui MAIS !!
On ne peut pas continuer à vivre la nuit pendant les jours de repos alors... si tu veux avoir espoir de t'endormir le soir comme tout le monde.... Penser à ne PAS dormir toute la journée...


  • Malgré cela, l'insomnie tu connaîtras. 

Ce serait trop beau si on pouvait se recaler direct... Du coup, elle devient ta nouvelle meilleure amie.
Sachez que même en ayant dormi très peu au retour du boulot le matin, il est très difficile de s'endormir le soir alors que la veille à la même heure, on bossait....
Tout suivi ?



  • Et donc... des coups de barre à des heures bizarres, tu auras !!!

Une sieste à 13h... Normal. 
Un roupillon inattendu à 18h... Normal.




  • Par conséquent, la tête dans le cul, tu auras !!!

Fatiguée tu seras...
Souvent. Tout le temps...
Et de jolies cernes mauves sous les yeux tu te pareras...
Du cache-cernes tu abuseras !!!




  • Lorsque tu enchaînes les nuits travaillées... Le temps de vivre tu oublieras !!

Oui parce que considérons que tu souhaites te faire une nuit de huit ou neuf heures.... 
Ca te fait lever vers 16h30-17h... 
Génial !!
Sachant qu'à 19h30, t'es déjà sur le point de partir bosser...


Donc...
De rendez-vous ou d'activités, ces jours-là tu te passeras !!

  • Ta vie sociale tu oublieras..............

Un weekend travaillé est un weekend travaillé et point barre.
La nuit au taf, elle commence dès 20h. Alors l'apéro chez les potes, tu fais une croix dessus.
Au début, c'est compliqué à faire comprendre, tu déclines toutes les invitations... Et puis au bout d'un moment ils comprennent...
Ils ne t'invitent plus... 

  • A des horaires étranges tu mangeras...

J'ai toujours pas compris quand avait lieu mon petit-dèj, mon dèj et mon dîner, c'est un freestyle permanent.
Idéal lorsque l'on a déjà du poids à perdre.

  • Des petits troubles de digestion tu subiras...

Il n'y a pas que ta vessie qui ne s'arrête pas de travailler quand toi tu pionces. 
C'est un fait, t'as mal au bide et tu pètes au lit.

  • Ton programme télé, tu louperas !!!!

Eh merde, p'tain c'était la finale de DALS !!!!!
Ton enregistreur tu béniras !!!!

  • Très seule, parfois tu te sentiras. 

La nuit, au boulot, pas de toubib. 
C'est donc savoir juger seule de la gravité du problème pour décider de réveiller ou non un médecin. 
Souvent un dilemme, parfois un mauvais choix.
C'est gérer seule une urgence avant d'être rejointe -ou pas !- par un hypothétique toubib...

  • Les sonnettes tu haïras.

Je ne sais pourquoi les gens sonnent sans arrêt la nuit. L'angoisse, la douleur etc...
Et comme on est que deux par couloir, et moi la seule infirmière... C'est l'éclate !!! 







  • Dans tout ton corps, des douleurs tu auras.

C'est une réalité, du moins pour moi.
Veiller toute la nuit, rester debout, bosser durant 11h... C'est pas forcément idéal pour les articulations, la circulation etc....


Donc... des bas de contention tu porteras, sexy en diable tu deviendras...

  • Le soleil, en hiver tu ne verras pas.

Sur les nuits travaillées... à moins de faire l'impasse sur quelques heures de sommeil, t'as à peine ouvert tes volets que c'est bon, tu peux les refermer...

  • Perdue dans les dates tu seras. 

Parfois, hier, c'est aujourd'hui... Ce soir, c'est ce matin... Tout à l'heure, c'est demain... Et surtout ne me demande pas quel jour on est !!!!



Voilà, tu es à présent au fait de tout ce qu'il faut savoir si tu veux bien vivre ta période de nuit.

Moi, pour le moment, ça me va. Tous ces désagréments sont finalement assez insignifiants en comparaison de l'énorme pression qui pèse sur nos épaules en journée.

Sur ce, il est 10h30... C'est pas l'heure de la sieste ?? Ou c'est le dîner...

4 commentaires:

  1. Pas facile facile de tenir avec un rythme comme ca ma belle! Mais tu m'as tout l'air de t'en sortir a merveille.
    Alors du coup tu continues avec l'equipe de nuit???
    Grosses bises (et a la semaine prochaine!)

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    1. Je continue de façon certaine jusqu'à mi-février et je dois me décider dans le mois si oui ou non je continue jusqu'à l'été.
      Le rythme est difficile mais en même temps, j'étais tellement à bout... Je ne sais pas si je suis prête à revenir de jour...
      Je réfléchis !!

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  2. Bosser de nuit m'a change la vie . Je pensais quitter le métier d’infirmière... En bossant de nuit je revis !
    Je bosse 15j par mois SEULEMENT, je touche 250E net de plus par mois, et surtout la nuit c'est CALME ..beaucoup, beaucoup moins de pression !
    C'est vrai que sur le plan rythme bio ( transit, repas) c'est compliqué, mais c'est tellement rien en comparaison !

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    1. Oh oui, beaucoup moins de pression et c'est justement lorsque l'on passe de nuit que l'on se rend compte d'à quel point on est sous une pression permanente en journée... Pour le moment, je profite, ça fait du bien ! Merci pour ton passage :-)

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