Journée de merde

Il y a des jours comme ça...
Bon alors évidemment, je bosse, je suis du matin, je me lève à 5h15. Vous me direz, la routine quoi...
Donc douche, p'tit dèj, et v'lan me voilà dehors. La vache, ça caille !!!
Trajet jusqu'à la clinique, 20 minutes à écouter des inepties à la radio, des flics à l'intersection du Mc Do... j'aurais du me méfier, ils sont tout le temps là !!!
Bon, ouf... c'est pas pour moi. Petit miracle, parce qu'en général, si flics il y a, c'est pour ma pomme. Mais là, il est genre 6h, et rien. Donc je me dis : la journée démarre bien.
Arrivée au boulot : zut, j'ai pas été livrée de blouses propres... (c'est là que ça commence) Je renfile celle de la veille, il y a une tâche de sang mais ben tant pis j'ai envie de dire... Bon c'est pas l'auréole non plus et puis c'est pas comme si c'était du vomi... (Ben oui, ça peut arriver hein, les aléas du métier...)
Bref, ascenseur, je fais mon entrée en hospit.
Là, je suis accueillie par la première phrase sympa de la journée. " Bah Cécile, il est 6h10, tu t'ennuies chez toi ou quoi ??" (Oui, ok il est 6h10, j'embauche à 6h30. Et alors ? Ca pose un problème à quelqu'un si je suis à ce point obsessionnelle sur l'organisation que j'ai besoin de 20 minutes pour préparer ma matinée ??)
Voilà, super, le jour n'est pas levé que je suis déjà de mauvais poil.
Tant bien que mal, mes petites manies et moi même vaquons à nos occupations... Puis arrivée des collègues. Ce matin, Boulet m'annonce fièrement : "Cécile, ce matin, on bosse ensemble". Avec un grand sourire satisfait. Le pauvre, il est content et moi je me colle un gros sourire de faux-cul... Je déteste bosser avec Boulet. Il sent mauvais, il me raconte sa vie dont je me fous éperdument et il me regarde par dessus ses lunettes avec des yeux de psychopathe. Et bien sur, le sens de l'initiative n'est pas son fort...
Bon allez, je prends mes trans' (= transmissions, pour info) et on enchaîne !! Sourires, prise de contact avec les patients, prélèvements sanguins, médicaments, commentaires de Boulet sur ses performances au karting... La totale.
Et puis, j'arrive chez Mr X. : le chaos. Ce monsieur n'y est pour rien mais il est très confus et nous a mis un tel dawa dans la piaule... On sait pas par où commencer !!! Bon, sans parler de sa perfusion... qui traîne allègrement par terre...
Le temps de remettre de l'ordre et de reperfuser... Ben je suis déjà à la bourre, c'est le top.
Allez, suivant...
Et là je tombe sur le patient le plus misogyne du siècle... qui de surcroît est en colère. Et comme moi je suis un peu sur la défensive, le cocktail est mauvais... Bref, je me fais pourrir.
Finalement, je termine mon tour... Le toubib arrive enfin. Que dis-je le toubib... Vous connaissez Nounours, de "Bonne nuit les petits" ?? Ben c'est lui. En encore plus mou. Et il glousse quand il rigole, ce qui est rare.
Je lui raconte un petit peu les derniers évènements concernant ses patients et je rejoins Boulet pour poursuivre notre matinée de folie !!!
Et là, en gros pour résumer... j'ai eu la poisse. Chaque patient y a mis du sien pour allonger ma journée. Douleur thoracique par là, frissons par ici... Mr X. toujours confus et l'autre grognon toujours pas content... Et Boulet qui me suis comme un toutou...
Les heures passent. Pas le temps de faire pipi alors me poser 2 minutes pour boire un thé, on oublie...
Finalement, après je ne sais combien d'allers-retours vers la salle de soin, quelques coups de gueule et au prix d'un bon mal de crâne, c'est le sprint final.
13h30 : j'ai pas bouffé depuis 5h15. Pas assise non plus. Tiens ça tombe bien, c'est l'heure des trans'. Je m'assieds donc. (Ouah la vache... j'avais pas remarqué que j'avais à ce point mal aux pattes.) Je bénis ma collègue qui prend ma suite, encore toute fraîche et parfumée alors que moi je pue, mon maquillage ne ressemble plus à rien, j'ai une gueule à faire peur, les yeux explosés et les cheveux raplapla.
14h : je pars. Non je m'enfuis !!!! Boulet me lance un joyeux : "A demain !!" Et moi j'ai envie de lui dire... Noooooooon... !!!!!! J'srais pô là...
Bon maintenant, le hic, c'est que je ne rentre pas faire une sieste. Je vous le donne en mille : j'ai visite médicale. Ô rage... ô désespoir... pourquoi moiiiiiiiiiii ?? C'est pas le jour, merde !!!!
Bon alors j'avale un casse-dalle et j'y vais. Pas le choix. Et je poireaute bien sur. C'est fou comme le rythme de ces gens diffère du mien... Ils marchent doucement, ils parlent doucement... La fille n'a pas un cheveu de travers... Finalement, la nénette vérifie mon identité, ma vue... et ensuite m'informe nonchalamment :  "Je vous laisse patienter pour voir le médecin" .......... Patienter......... J'ai que ça à foutre dans l'immédiat.
Je finis par être appelée, et c'est le check-up : je suis apte. Bien sur, je me suis quand même pris dans les dents un : "Oh vous avez pris un peu de poids depuis la dernière fois". Salope.
Je sors. J'ai les épaules basses, envie de pleurer. Il est 16h15.
Après quelques embouteillages, arrivée chez moi. Enfin !!!!!!!!!!!
Coup de fil chez Toyota, je dois prendre rendez-vous pour le contrôle des 40 000. Forfait annoncé : 278 euros. Ok, quelqu'un veut ma peau en fait... Re envie de pleurer.
Allez, vu l'heure, je peux faire une petite sieste et ensuite, partir suer à la salle de sport. Ca me ferait surement du bien. Mais comment dire... curieusement, je manque d'énergie... Et le plus drôle dans tout ça... c'est que c'est juste le début de la semaine...
Ben vous savez quoi ??? Rien à s'couer, j'suis crevée. Là maintenant, c'est canapé.
Ben ouais, il y a des jours comme ça...